Mes ancêtres

 

« Les morts sont des invisibles, ils ne sont pas des absents » (Saint Augustin)

Alors que pour la troisième année consécutive, je m'astreins au "mois sans tabac" - en espérant cette fois décrocher pour de bon - je peux dire que si je suis venue au monde c'est bien grâce à la cigarette !

En 1955, mon père est un jeune militaire de carrière d'origine basque qui, après un passage par le Maroc, se retrouve dans une petite ville d'Algérie, dans le département d'Oran, Rio Salado. 

Si la ville est calme, le pays connaît depuis deux ans ce qu'on appelle encore pudiquement les "événements d'Algérie" - bel euphémisme pour une guerre qui ne dit pas son nom - et papa participe à une "opération de maintien de l'ordre". 

Comme la plupart des gens de son âge à cette époque, il fume. C'est ainsi que lui et ses copains deviennent des habitués de l'unique bureau-de-tabac-dépôt-de-presse-papeterie-librairie tenu ... par ma grand-mère maternelle ! 

Papa est assez joli garçon, il fait du charme à l'aimable buraliste - à 40 ans, ma grand-mère était une belle femme ! - et à sa charmante fille (elle en avait deux mais mon père a tout de suite eu un faible pour la cadette). 

Bref, de fil en aiguille, devrais-je dire de tafs en volutes, de sourires en plaisanteries, Dominique le Basque et Pierrette la piquante "pied-noire" se fiancent, se marient et m'auront moi, puis mon frère et ma sœur.  

Photo personnelle @Mdep

Et comme d'autres en ce XXe siècle, je suis le fruit d'un amour entre deux êtres qui n'auraient jamais dû se rencontrer... sans la guerre.
Marie 
Cambes, novembre 2022


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