Elle s'appelait Marie-Anne Etchemendy (IV)

Carte postale ancienne © Delcampe

A Bayonne, Dominique et son frère Jean fréquentent l'école élémentaire privée Jeanne d'Arc et le jeudi le patronage encadré par les curés de la paroisse. Pierre et Marie-Anne Eppherre sont tous deux de fervents catholiques comme c'est souvent le cas au Pays basque dans ces années-là, et n'imaginent pas  mettre leurs fils à la "communale".

De santé fragile

Marie-Anne est de santé fragile. Régulièrement sujette à des épisodes neurasthéniques, elle se voit obligée de confier ses enfants à la garde de sa sœur aînée Dominica. La famille Curutchet habite alors en haut de la rue de la Citadelle à Saint-Jean-Pied-de-Port. 

Mon père se souvient d'avoir poursuivi sa scolarité à l'école d'Ispoure par intermittence. Il est très proche de son cousin germain Jean-Pierre de deux ans plus âgé tandis que leurs deux cadets, Jean et Beñat ont plus d'affinités.

Ecole d'Ispoure (64) en 1940 ~ Collection particulière © Mdep

A l'âge adulte, Dominique et Jean-Pierre embrasseront tous deux une carrière militaire, le premier dans l'armée de terre et l'autre dans la marine. De leurs côtés, Jean et Beñat se retrouveront des années plus tard à Biarritz, l'un comme contrôleur aérien et l'autre, entrepreneur de travaux publics. 

Aussurucq - Carte postale ancienne © Delcampe

Deux enfants en temps de guerre

Quand la guerre arrive, leurs parents choisissent de les envoyer à la campagne à Aussurucq, le village natal de Pierre. Ils sont alors recueillis par Julienne Eppherre, une commerçante quinquagénaire sans enfants, leur tante paternelle et marraine de Dominique. C'est un véritable gynécée qui occupe alors la maison Zubukota ou "Zukot". 

Julienne y vit en effet avec sa mère, Elisabeth et une sœur célibataire de celle-ci, la tante Jeanne. Situé au cœur du village, l'épicerie sert aussi de mercerie, de bureau de tabac... et de Poste. Longtemps ce sera le seul téléphone de la commune dont tout le village profitera !

En octobre 1942, la grand-mère de Dominique et Jean s'éteint à l'âge respectable de 84 ans. Dans la maison familiale voisine où elle a grandi, Etcheberria, vit un autre cousin germain qui jouera un grand rôle dans la vie de Dominique, Michel Eppherre. 

La scolarité un peu hachée des garçons se poursuit à l'école du village qui compte alors quelque 430 habitants et une trentaine de gamins scolarisés. Comme les autres enfants, ils aident l'été venu aux travaux des champs. Au moins ici, ils n'auront pas faim !

Les Allemands se font discrets, pourtant mon père a un souvenir très vif de la venue d'un officier dans l'épicerie de Tante Julienne. Légende ou pas, le pont menant au village sera détruit par les résistants et on ne les reverra plus... 

J'ignore si l'histoire est vraie mais une statue de la Vierge se dresse au bord de la route à cet endroit-là.

Collection particulière © Mdep

A suivre...

Sources : AD64, Wikipedia, archives familiales, mémoire de mon père...


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