Elle s'appelait Marie-Anne Etchemendy (III)

La famille Eppherre circa 1940 ~ Collection particulière © Mdep

Benjamin d'une famille de onze enfants

Le 4 février 1932, Pierre Eppherre, 31 ans, épouse à Saint-Jean-le-Vieux (Basses-Pyrénées) Marie-Anne Etchemendy qui n'a pas encore 20 ans. Il est le dernier d'une fratrie de onze enfants en partie décimée : quatre de ses frères et sœurs sont décédés en bas âge, un de ses frères est mort pour la France en 1916, deux de ses sœurs aînées tout juste mariées sont mortes jeunes dont une en 1918 de la grippe espagnole.

Il a encore deux frères, une sœur et sa mère mais est orphelin de son père Dominique Eppherre, cultivateur, depuis quatre ans. Pierre est né le 30 septembre 1901 dans la maison Etcheberria à Aussurucq, un petit village de la Soule, à quelques kilomètres de Mauléon-Licharre . 

Il effectue son service militaire à Bordeaux comme serveur au mess des officiers. Ne disposant pas de son registre matricule, je me fie aux souvenirs de mon père. D'après mes recherches, il devait s'agir de celui de la caserne Pelleport, rue de Cursol à Bordeaux. 
   
Pierre Eppherre (Classe 1921) à Bordeaux

Il entre ensuite à la Sncf* où il est affecté au dépôt de Saint-Jean-Pied-de-Port (Basses-Pyrénées). C'est là qu'il va rencontrer son futur beau-frère Jean Curutchet et par son entremise, fera la connaissance de sa future femme. Le couple s'installe dans la maison Çubipunta d'Ispoure (village séparé de Saint-Jean-Pied-de-Port par un pont sur le Lauribar) où naît leur premier fils, Dominique, le 13 juin 1934. Mon père.

D'Ispoure à Bayonne

Deux ans et demi plus tard, le 30 janvier 1937, la famille s'agrandit avec la naissance d'un deuxième garçon, Jean, cette fois à Anglet dans la maison d'une autre sœur de Marie-Anne, Maddy, elle-même maman d'un petit garçon d'à peine un an, Beñat. 

Pierre est alors employé à la gare de Bayonne. Il devait fréquenter le Rail Bayonnais, association créée pour les cheminots dans le quartier Saint-Esprit, et je me plais à l'imaginer dans ses rares moments de libre jouant à la pelote sur le fronton qui existe toujours. Pour m'y être promenée récemment, c'est un endroit magique, peu fréquenté, d'où l'on a une vue magnifique sur Bayonne et l'Adour.

Mais bientôt les soubresauts de l'histoire menaceront la vie de la famille de Pierre et de Marie-Anne. Déjà la guerre civile fait rage dans l'Espagne voisine et l'entrée en guerre contre l'Allemagne nazie semble imminente...
  
 
Marie-Anne et ses fils dans les années 1940 ~ Collection particulière © Mdep
A suivre...

 
* J'ai demandé le dossier de cheminot de mon grand-père aux Archives du personnel de la Sncf  à Béziers. Il m'a été répondu que si il avait bien été numérisé, il me faudrait patienter pour le recevoir, les délais d'attente étant très longs !  

Sources : AD64, archives familiales, mémoire de mon père...

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