Elle s'appelait Marie-Anne Etchemendy (II)

Mariage de Jean Curutchet et Dominika Etchemendy le 20 juin 1930
Collection particulière ©Mdep

Une noce basque en 1930

Cette photo a une histoire. Mon arrière-grand-mère Gracianne Urritzaga (premier rang, quatrième en partant de la droite) en tant qu'aînée de sa fratrie, fut la seule à ne pas avoir émigré en Argentine. Née le 19 septembre 1883 dans la maison familiale Larrondoa du quartier Çabalce (ou Zabaltza) de Saint-Jean-le-Vieux, elle en hérita et vit partir ses cinq frères et sœurs. Elles ne les a jamais revus.

Cependant, Gracianne semble avoir entretenu une correspondance avec sa cadette Maria puisque c'est par la famille argentine que nous est parvenue cette photo ! Si on lit bien, quelqu'un a écrit en espagnol "souvenir d'Europe, parents de la grand-mère".

Le 20 juin 1930, Gracianne, veuve depuis deux ans, marie à l'église de Saint-Jean-le-Vieux son aînée, Dominica, 21 ans, à un certain Jean Curutchet, 32 ans, employé de chemin de fer à Saint-Jean-Pied-de-Port, un détail qui a son importance. En effet, d'après mon père, c'est au mariage de sa sœur que ma grand-mère Marie-Anne aurait connu son futur mari lui-même cheminot.

Carte postale Delcampe de Saint-Jean-le-Vieux (B-P)

La mariée était en noir

Mais revenons à la photo. Je n'y reconnais pas mon grand-père, Pierre. Peut-être a-t-il rejoint la noce plus tard ou bien n'y figure-t-il pas car n'étant pas un proche de la famille ? Ou bien encore est-ce à une autre occasion qu'il fera la connaissance de la jeune belle-sœur de son collègue ? Question sans réponse...

A cette époque, les mariées étaient encore souvent en noir dans les campagnes. C'est le cas de Dominica qui ne sourit pas et, à vrai dire, je ne l'ai jamais connue très souriante. Ses sœurs sont reconnaissables à leur même robe noire au grand col pointu blanc. Ma grand-mère Marie-Anne (deuxième en partant de la droite) a fêté ses 18 ans deux jours auparavant. A sa gauche, sa sœur Maddy est dans sa vingtième année.

Jeanne, qui ne se fait pas encore appeler Véronique, 11 ans, est assise sur les genoux d'un de ses frères, Beñat ou Martin, du moins je le suppose mais sans en avoir la certitude. Elle porte la même toilette que ses grandes sœurs. Le benjamin de la fratrie, Arnaud, est le plus jeune des garçons du premier rang. Il a 9 ans.

L'année suivante, Maddy se marie à son tour le 26 septembre 1931 avec Dominique Ithurralde, son aîné de presque 13 ans. Et le 4 février 1932, Marie-Anne épouse Pierre Eppherre, mon grand-père âgé de onze ans de plus qu'elle. Pour ces deux noces, les photos de groupe ont disparu. Ne reste que ce portrait des mariés réalisé en studio dans le cas de mes grands-parents. Où Marie-Anne est en blanc...

A suivre...

Sources : AD64 (état civil et registres militaires), archives familiales.